Le Chili commence avec des vacances bien méritées: d’abord avec les parents de Tom (voir article précédent) et ensuite chez la cousine d’un oncle de Gaëlle à Santiago où nous avons passé le nouvel an. Nous avons été reçus ‘comme à la maison’, ça nous a fait du bien! 


De retour sur nos vélos, nous avons longé la côte qui est bien vallonnée. On a vraiment apprécié les paysages qui nous font penser à la France, avec des forêts de pins et des odeurs de fleurs. On se délecte de poissons autant que possible et tous les jours on se paye un bon jus de fraises. Il fait beau et bon, la brise maritime nous rafraîchit sans ralentir notre élan. Nous croisons beaucoup de rivières où l’on peut se rafraîchir (on oublie l’océan, il est glacé et en plus salé) et l’eau du robinet est enfin potable donc pas de tracas à ce niveau! Bref on est bien! 


On bifurque ensuite vers la région des lacs. Beaucoup de trafic sur de petites routes sans piste cyclable et des matelas inconfortables (les nôtres ont rendu l’âme) qui nous font passer de mauvaises nuits font baisser notre moral. Heureusement, dans un village à priori sans intérêt, nous rencontrons Llanos qui nous invite à planter notre tente chez lui: une cabane faite de bric et de broc au bord d’une rivière. Nous y passons finalement 4 jours à nous reposer et échanger avec lui, son beau fils et des amis, tenter de pêcher, manger des asados (bbq) en buvant leurs boisson préférées: de la bière et du vin rouge en brique mélangé à du coca! C’est avec émotion que nous quittons cette bande de joyeux lurons qui nous ont marqué les esprits et inversement pour se remettre en route vers Villarica. 


Nous passons 3 jours à Villarica, petit village assez touristique (principalement des chiliens) au bord d’un lac et au pied du volcan du même nom. Volcan d’ailleurs toujours en activité! On peut voir de la fumée s’échapper de son sommet. 

La route des lacs que nous empruntons ensuite est très jolie. Chaque nuit, nous bivouaquons dans des endroits magnifiques, au bord de lacs situés au pied de volcans aux sommets enneigés, près de rivières et rencontrons beaucoup de gens sympathiques, chiliens et voyageurs. 


Dernière étape au Chili, la fameuse et tant attendue « Carretera Austral ». Il s’agit d’une route située dans la région de la Patagonie, construite à l’époque de Pinochet pour relier les villages du sud du Chili sans devoir passer par l’Argentine. Elle est longue de 1240km dont une partie seulement est asphaltée. 

On fait de petites étapes pour bien profiter de la nature magnifique qui change à chaque tournant! Ça se refroidit au fur et à mesure qu’on descend, le vent s’intensifie et la piste se dégrade mais qu’importe avec un décor pareil! Nous avons passé 4 jours dans une famille chilienne rencontrée lors d’une excursion pour voir un glacier, partagé avec eux des recettes chiliennes et belges (qui n’ont de belge que les cuisiniers ;)), assisté au premier festival de jazz de Coyhaique, goûté de délicieuses bières locales.

A Puerto Rio Tranquilo, on retrouve Anne-Cha, une amie de secondaire de Gaëlle, et Martin, son mari. On a fait une magnifique balade avec des vues sur le Lac Général Carrera, 2ème plus grand lac d’Amérique latine et puis surtout on a vu les « capillas de mármol », des formations rocheuses aux formes étranges et qui ressemblent à du marbre. 

Après cette étape commence la partie la plus « sauvage » de la Carretera Austral en compagnie de Gus et de son chat Felipe (Argentine). Tout est beau, l’eau coule de partout, les rivières sont limpides et les lacs turquoises. 


Les 15 derniers jours comptent parmi nos meilleurs souvenirs: 

Après Cochrane (toujours sur la carretera austral), nous retrouvons sur la route, par hasard, nos amis catalans en tandem, Gio et Cris, rencontrés à Quito il y a 7 mois!! Nous repartons en convoi de 6 cyclos, avec Silvan (Allemagne) qui voyageait déjà depuis un petit moment avec eux . Pour fêter ça, Gus a même trouvé un beau gros lièvre qu’on a fait cuire sur le feu le soir-même. 

Les paysages que nous traversons sont toujours aussi beaux et nous avons de la chance avec le temps. L’ambiance est bonne et c’est avec beaucoup d’émotion que l’on prend notre dernier cliché sur la carretera austral. 

Villa O’Higgins est le dernier village situé à l’extrémité de cette fameuse route. C’est là que nous prenons un bateau pour rejoindre le poste frontière chilien. C’est après que ça se corse, pour rejoindre la frontière avec l’Argentine. Ce passage n’est possible qu’à pied ou pour les fous à vélo (c’est nous!). On a d’abord quelques km d’une vilaine montée avec de gros cailloux et ensuite, fini la « route », on doit se faufiler sur un sentier dans les bois. Ce sont 6km de racines, ruisseaux, montées et descentes abruptes, marécages etc. Un véritable parcours de VTT sauf qu’on a des vélos bien chargés! On aura mis 3h pour en arriver à bout mais on a bien rigolé et puis l’arrivée au poste frontière argentin au couché du soleil, au bord du lago del desierto, avec la montagne Fitz Roy en arrière plan était incroyable!! Nous plantons notre tente dans ce beau décor, encore sous l’émotion de la journée. 

Nous relions El Calafate en quelques jours, heureusement sans vent (un des pire fléau pour les cyclistes sur cette partie), et nous nous installons dans un petit camping familial. Plusieurs autres cyclo y sont déjà installés et nous sympathisons avec une famille de français. Un voyage à vélo avec 3 filles de 6, 8 et 10 ans, à 2 tandems et 1 petit vélo, encore un bel exemple pour nous ;) 

Un gros asado, des gâteaux, l’enregistrement de « la chanson du voyage à vélo » et la visite du magnifique glacier Perito Moreno, quoi de mieux pour terminer ce voyage à vélo en Amérique du Sud?!


Nous passons nos derniers jours en Amérique du Sud à Buenos Aires, chez Anaïs, une amie de Gaëlle, et Félix son compagnon. 

La ville est gigantesque, nous flânons dans les différents quartiers sous le soleil et goûtons encore 2 fois à la bonne viande argentine chez les parents de Félix.